Et si on arrêtait de voir la beauté comme une injonction ?
Et si, au lieu de vouloir "corriger", on cherchait simplement à retrouver de l’alignement ?
C’est exactement la vision portée par Seize Mai, un lieu d’esthétique pas comme les autres. Un lieu qui bouscule les codes, invite à se réconcilier avec soi-même, et revendique le droit de faire évoluer son apparence sans culpabilité.
À l’origine de ce projet : Agathe Molinar, une femme libre, entrepreneure, maman, qui a décidé de réinventer les codes de l’esthétique médicale. Rencontre avec celle qui fait de chaque déclic un chemin vers plus de justesse, plus de liberté, plus de soi.
1. Seize Mai, c’est plus qu’un lieu d’esthétique : c’est un vrai manifeste pour une beauté plus libre, plus personnelle, plus assumée. Qu’est-ce qui t’a donné envie de lancer ce projet, et qu’est-ce que tu voulais bousculer en priorité ?
Ce que je voulais bousculer, c’est cette idée tenace que la médecine et la chirurgie esthétique seraient un caprice. Ma mission, c’est d’aider chacun à se sentir bien, à retrouver du confort et de la justesse dans son corps. Et si cela passe par un acte esthétique, c’est complètement légitime.
Seize Mai est né de cette conviction : que la beauté peut être libre, mesurée, profondément personnelle. Qu’on a le droit d’en parler autrement, et de faire ce qui nous paraît bon pour nous sentir bien.
2. Tu parles souvent du “déclic” comme point de départ. Le tien, il ressemblait à quoi ? Et qu’est-ce qu’il a changé, chez toi, dans ton rapport au corps, à l’image, à la féminité ?
Mon premier vrai déclic, c’est celui qui m’a donné envie de créer Seize Mai. Je l’ai eu après ma première maternité, en ressentant ce désalignement entre mon corps et mon esprit. Normal en post-partum.
J’ai compris ce qu’on pouvait ressentir en n’étant pas à l’aise dans son "enveloppe", et j’ai voulu proposer des solutions à cela.
Depuis, j’ai compris que les déclics sont des marqueurs intimes. Ils peuvent venir d’un ressenti, d’un échange, d’un moment suspendu — et ils ouvrent des espaces nouveaux. Aujourd’hui, mes déclics ne concernent plus seulement le corps : ils touchent aussi ma manière d’être, de penser, de vivre, mon attitude au quotidien. Ils m’aident à me rapprocher de moi-même, toujours un peu plus.
3. À l’heure où on prône à la fois l’acceptation de soi et le droit de changer ce qui nous pèse : comment, selon toi, on trouve le juste milieu entre se réconcilier avec soi et oser se transformer ?
Pour moi, il ne s’agit pas de transformation mais de révélation.
S’accepter, c’est parfois oser faire évoluer ce qui nous freine, ce qui sonne faux chez nous. Se réconcilier avec soi-même, c’est choisir de se réaligner — avec ce que l’on ressent, ce que l’on veut vivre, ce que l’on est profondément.
Ce mouvement-là, quand il est juste, nous rend libres. Je crois qu’il faut écouter cette petite voix intérieure qui nous chuchote qu’il est temps de faire quelque chose… et lui faire confiance.
4. Tu es maman de trois enfants, entrepreneure depuis toujours, et tu respires la liberté d’oser. Qu’est-ce que la maternité t’a appris sur toi, sur ton rapport au corps, et sur ton envie d’entreprendre autrement ?
La maternité m’a mise face à mes limites… et en même temps, elle m’a appris à déployer mes ailes.
Elle m’a révélé la puissance de mon corps, ce corps capable de porter la vie, de fabriquer trois enfants en bonne santé, et qu’on oublie trop souvent de remercier. J’ai compris qu’il fallait en prendre soin, comme de la première maison qu’on habite.
Côté pro, la maternité m’a forcée à revoir mon organisation en profondeur, à viser l’essentiel. Cela m’a appris à mieux déléguer, mieux prioriser, être plus efficace. Paradoxalement, cette contrainte est devenue une chance : elle m’a obligée à entreprendre avec plus de clarté, de hauteur… et je crois, d’impact.
5. Si tu avais une chose à dire à une femme qui n’ose pas encore franchir la porte de Seize Mai, qui se juge, qui doute, qui se sent “trop ci” ou “pas assez ça” , tu lui dirais quoi ?
Je lui dirais d’abord que tous ces “trop” ou “pas assez”, ce sont souvent les mots qu’on se répète quand on se regarde à travers le regard des autres.
Chez Seize Mai, on remet les choses à leur juste place : on ne corrige pas des défauts, on accompagne un mouvement de réconciliation.
La première étape, c’est d’accepter qui l’on est — au moins dans les grandes lignes.
Si elle n’ose pas franchir la porte, c’est peut-être justement qu’il est temps de le faire. Pour venir poser ses questions, être écoutée sans jugement, et — peut-être — commencer à se regarder autrement.
Vouloir se sentir mieux dans son corps n’est pas une faiblesse. C’est une démarche profondément personnelle. Et, souvent, incroyablement puissante.
Seize Mai, 10 rue du plat, 69002 Lyon