A toi, maman, qui va vivre ton premier post-partum
Je pourrais te parler de tant de choses. Des premiers petits vêtements que tu plies avec amour, parfois en sentant ses coups au creux de ton ventre. De la valise de maternité que tu prépares comme si tu partais sur une autre planète. Du choix du prénom qui peut s’avérer être un casse-tête ou une évidence absolue.
Mais aujourd’hui, j’ai juste envie de te parler de toi. Toi, future maman. Qui t’apprêtes à donner naissance. À un bébé mais aussi à une version de toi que tu ne connais pas encore.
On parle si peu du devenir mère. Et encore moins de ce qui vient après : ton « post-partum ». Et pourtant, c’est là que commence vraiment l’aventure.
Enceinte, tu t’es peut-être consacrée à corps perdu dans ta grossesse, comme j’ai pu le faire pour mon tout premier, en oubliant qu’une fois que bébé est là, tu devras trouver ta place, toi.
Le post-partum, ce n’est pas juste une suite logique de l’accouchement. C’est une incroyable traversée. Un tremblement de terre, parfois silencieux, parfois brutal, qui secoue ton corps, ton cœur, ton mental mais aussi un retour à soi.
Tu vas peut-être te sentir débordée. Fatiguée. Perdue, parfois, entre la joie attendue et la tempête intérieure que tu n’avais pas prévue. Mais tu vas aussi découvrir des trésors inattendus : Une puissance intérieure que tu ne soupçonnais pas. Un lien d’amour si fort, si brut, qu’il semble irréel. Des éclats de rire en pleine nuit, des moments suspendus où le monde semble s’arrêter.
Trois fois, j’ai traversé l’après. Trois fois, j’ai découvert un secret que j’aimerais aujourd’hui te confier : Tout passe.
Les nuits hachées, le brouillard dans la tête, les pleurs qu’on ne comprend pas toujours. Les vagues hormonales, puissantes comme des marées. Les doutes, la peur de ne pas être à la hauteur. Les pics de croissance où tu penses ne plus tenir debout. Même ce trop-plein d’amour qui fait parfois aussi mal que peur. Et si ton corps réclame du renfort, en nutriments, en repos, en douceur, sache qu’il a le droit, lui aussi, d’être soutenu.
Et puis, un matin, tu te surprendras à rire, à te sentir plus légère. A t’aimer un peu plus dans ce nouveau rôle.
Je voudrais te dire aussi que tu as le droit d’avoir peur. Le droit de ne pas tout aimer. Le droit de pleurer alors que ton bébé va bien. Le droit d’avoir besoin d’aide, de solitude ou de silence. Mais souviens-toi aussi de célébrer chaque petite victoire : Une douche prise, un café bu chaud (team café latte ici), un câlin échangé. Elles sont précieuses, ces petites lumières du quotidien.
Tu seras peut-être submergée par l’amour, ce Bliss si puissant qu’on attend parfois ou peut-être pas tout de suite. Et ça aussi, c’est normal. L’instinct maternel n’est pas un interrupteur. C’est parfois un feu lent, qui met du temps à prendre.
Tu seras changée aussi physiquement. Ton corps portera des marques, visibles ou non. Ton mental aussi. Tu n’as pas besoin d’être "comme avant". Tu deviendras autre. Tu deviendras toi, en plus vaste, en plus complexe, en plus vraie.
Un conseil me tient à coeur plus que tout aujourd’hui. Si un jour, dans ce post-partum, tu as l’impression de couler : PARLE. Pleure. Hurle s’il le faut. Mais ne garde rien dans le silence. Tu n’es pas seule, même si tout en toi crie que si. Il y aura toujours une main tendue quelque part, que ce soit celle de quelqu’un d’autre ou même la mienne.
N’oublie jamais que tu es et seras la meilleure maman pour ton bébé. Tu vas traverser ce post-partum, un jour après l’autre. Avec tes failles. Avec tes ressources. Mais toujours avec amour, ton amour aussi maladroit et pur soit-il.
Alors bienvenue à toi maman dans ce nouveau monde, ce territoire brut, vibrant, bouleversant et magnifique qu’est le post-partum. On n’en revient peut-être jamais tout à fait intacte. Mais on en ressort, un jour, je te le promets, profondément vivante.
Avec toute ma tendresse,
Giulia, doula, maman de 3
https://www.instagram.com/doula_giulia/